• Mon histoire? Mon histoire? La mienne d'histoire, à moi? J'ai pas envie d'en parler, ça vous regarde pas. Bon, si vous y tenez tant... Je ne parle que très rarement de mon histoire, juste avec une ou deux personnes quand ... oui, quand elles m'énervent, c'est surprenant je sais. C'est plutôt si elles me méprisent, ce qui fait qu'elles m'énervent d'une façon. Alors. Je suis née un jour après Noël, youhou, le 26 décembre 1988, ce qui fait que j'ai aujourd'hui 27 ans. Mon père était Vampire Hunter, tout comme ma mère et mon grand frère. Bref une chose est sure "on ne devient pas Vampire Hunter, on né Vampire Hunter". C'est comme ça que déjà très jeune je devais m'entraîner. A vrai dire, ça ne me déplaisait pas de devoir courir des kilomètres sous la pluie, dans la boue, de m'entrainer des heures au combat, et bien d'autres choses, toutes aussi fatigantes. J'étais la fierté de ma mère mais pas celle de mon père. Non, il n'avait pas le temps de remarquer que je m'y donnais à fond. Il était trop préoccupé par toutes ses affaires, partant à n'importe quel moment, parfois sans prévenir. Contrairement à ma mère qui nous faisait passer avant sa carrière de Vampire Hunter.
Comme tout les enfants de parents chasseurs de vampires, je vécus dans une éducation qui respirait la haine pour les suceurs de sang. Or, même si je le cachais, ils m'ont toujours un peu fasciné. Mais pas autant que les lycanthropes, non. Un des plus surprenants doit être celui qui est pour le moment à la tête du clan, James Littleton. Vous comprendrez plus tard pourquoi je le trouve si... intrigant. Pour l'instant j'étais toujours à parler de mon enfance. Je l'avoue, l'absence de mon père m'aura toujours meurtrie, même sans vouloir l'accepter ou le montrer aux autres. Mais bon passons, j'avance un peu dans mon histoire à laquelle je déteste tant penser.

Je devais avoir environ douze années quand une des pires choses qui pouvait arriver, arriva : la mort de ma mère. Mon père, déjà très peu joyeux s'effondra encore plus qu'il ne l'était pour sombrer dans une grande dépression. Mon frère, ayant cinq ans en plus de moi disparu en même temps ce qui ne fit que retourner le couteau dans une plaie déjà terriblement douloureuse. Pourquoi le sort s'acharnait-il autant sur mon être? J'essayais de me montrer forte devant toutes les autres personnes auxquelles je pouvais faire face, sachant pourtant pertinemment bien qu'elles savaient et qu'elles éprouvaient de la pitié pour moi, ce qui m'écœurait on ne pouvait plus.
Trois ans plus tard, toujours sans nouvelle de mon frère ainé que j'appréciais énormément, Liam, mon père ne se remettait toujours pas sans pour autant lâcher ses préoccupations. C'est à peine si il me regardait. Une fois il s'est retourné vers moi et il m'a dit "Mon dieu, que tu es déjà grande Roxane...". Ensuite il est parti dehors et je l'ai entendu pleuré. Je ne suis pas allée près de lui, je n'en éprouvais ni l'envie ni le besoin. Après tout, qui ne regardait pas l'autre grandir, changer? Lui, pas moi. Et c'est ce manque d'affection qui quelques mois plus tard me transperça la poitrine quand je découvris le corps inerte de mon père, se balançant frénétiquement au bout d'une corde, en rentrant d'un entrainement. Toujours sans vouloir le laisser transparaître, je culpabilisais énormément. Et si je lui avais donné un peu plus de soutien? Serait-il toujours à mes côtés? Je n'aurais su le dire, et jamais je ne serai.

Tantôt, je vous ai parlé de lycan et des vampires. Et plus précisément de James Littleton. Ce type est mystérieux, vraiment. Ce fut trois jours après la mort de mon père que j'en fus la première fois la rencontre. Je vous explique en détails, je préfère.

C'était une fraîche nuit d'été. Je n'arrivais pas à fermer l'oeil et j'étais seul dans la maison ou autre fois 4 personnes vivait, où une famille vivait. Je partis sur un coup de tête en courant, sans même prendre la peine de fermer la porte de la maison. J'arrivai vite dans les bois, sautant alors les troncs tombés, évitant les branches bien que quelques ronces avaient réussit à m'écorcher les jambes. Après avoir courut à grande vitesse pendant un certain temps, je ne fus plus assez vigilante et trébuchai sur un bout de bois. Je ne me relevai plus, pleurant d'un coup à chaudes larmes. J'étais tellement éprises de sanglots que je n'entendis pas les pattes d'un lycan des plus imposants dans l'herbe humide, à quelques mètres de moi. Il devait être là depuis un bout de temps quand je le remarquai enfin. Ma seule réaction fut de lui jeter de l'herbe que je venais d'arracher en m'époumonant dessus

- ESPECE DE CRETIN! SALE CHIEN GALEUX! BRUTE EPAISSE! QU'EST-CE QUE T'AS A ME REGARDER COMME CA? TU VEUX ME BOUFFER SALE BALOURD? BAH VAS-Y TE PRIVE PAS SALE CHIEN DE BAS ETAGE!

Il ne bougea pas d'un poil, me fixant de ses yeux intensément bleu. Je repris de plus belle, me sentant pourtant de plus en plus faible fragile et frêle.

- VA TANT! POURQUOI T'ES LA? ... Je te HAIS! Qu'est-ce que tu fais ici? Pourquoi t'es là? Pourquoi tu ... tu me regardes? Je sais pourquoi tu me regardes... Arrête... S'il te plait...

Il ne sciait toujours pas, comme si c'était une statue de loup gigantesque debout, un regard faire froid dans le dos. Il resta un moment là, pendant que je pleurai toujours comme une véritable madeleine. Ensuite, il se transforma en humain avant de s'approcher de moi et de dire d'un ton neutre.

- Bouge de là, tu te fais du mal petite.

Non, je ne bougeai pas. Et puis quoi encore? Pour qui ce prenait-il ce loubard là, hein? Pour le chef du clan des lycans, tout simplement. Or, je m'en foutais royalement ; ça aurait pu être le président des USA, que je m'en foutrais encore! Je me levai, le fusillant du regard avant de repartir sur mes pas, furieuse et éreintée en même temps, en robe de nuit déchirée et toute tâchée. Le lycan me regarda partir, songeant sans doute que j'étais soit ravagée par une quelconque chose soit que j'étais tout simplement folle.