• Tout le monde a une histoire, parfois plus joyeuse, parfois plus terrible mais peu de gens vont commencer à vous la conter comme si elle se trouvait être une simple comptine pour enfants. Du moins je ne pense pas. L'homme dont je vais vous parler, John Robert Jack Nigel, ne fait pas exception à la règle. Non seulement il est rude, mais en plus très peu bavard, un très bon compagnon pour certains.
Sa vie commence il y a de cela 141 années, dans un petit village écossais à l'intérieur d'une petite chaumière des plus tranquilles, sous le regard de tout les voisins, du médecin familiale et de son père veillant tous sur sa très chère mère avec le plus grand des amours.
Le village où il naquît était des plus superstitieux et semblait coupé du monde extérieur, du fait qu'il n'était pas très évolué. Or, cela ne dérangeait personnes, tout le monde vivant sa petite vie sans se soucier des problèmes trop lointains d'eux pour pouvoir être résolus. John grandit paisiblement, comme tout les autres enfants de son village. D'ailleurs, dans celui-ci se trouvait une demoiselle du nom de "Clémentine". Notre homme, qui était un jeune garçon la premier fois qu'il l'eut vue, la trouva directement irrésistible. Ce qui était extraordinaire mais surtout merveilleux pour lui, c'est qu'elle aussi le trouvait des plus charmants, si pas attirants. Elle avait 17 années et lui 19, une petite différence qui ne faisait rien ni chez l'un ni chez l'autre. On pouvait dire, même absolument pas : trois ans plus tard ils étaient mariés l'un à l'autre sans doute jusqu'à ce que la mort les sépare, si pas plus loin.
C'était le bonheur total, lui, maréchal ferrant retrouvant chaque soir sa douce dulcinée, fut 5 ans plus tard l'heureux père d'une petite fille qu'ils nommèrent Lilly. Ces deux femmes, étaient ses deux raisons de vie, pour rien au monde il aurait laissé quelqu'un leur faire du mal. Près de dix années s'écoulèrent sans trop de peine. La petite famille vivait paisiblement avec ses joies et ses malheurs. Or, tout allait changer du tout au tout.
Nous étions un mercredi soir, John terminait de ferrer un jeune cheval un peu fougueux. Le ciel se couvrait et la pluie commençait à tomber à grosses gouttes ce qui pressait notre homme qui avait un mauvais pressentiment ; l’orage allait sans doute se lever. Il n’avait pas faux, un éclair déchira les nuages noirs ce qui effraya le cheval alezan. Celui-ci se cabra de tout son haut. John se précipita pour essayer de le calmer, mais en vain l’étalon le repoussa d’un coup de tête avant de se dresser à nouveau sur ses postérieurs et d’arracher l’anneau qui tenait sa longe. Notre homme, se remettant de ses émotions se mit à courir vers la direction où l’équidé s’était enfuit. L’animal s’était éclipsé dans la forêt ce qui n’enchantait pas beaucoup l’humain, la nuit étant toute proche. Pendant près de deux heures il chercha le cheval avant de le retrouver, tremblotant de froid tout comme lui sous cette pluie acharnée, appuyé contre un arbre, l’antérieur droit en sang. John poussa un juron avant de s’en approcher calmement en lui parlant doucement. Deux, trois, cinq, dix pas, l’équidé réagissait plutôt bien jusque là. Mais cela ne dura pas. Ses yeux, d’un coup, se remplirent d’effrois et il partit au galop de charge. John, impuissant face aux jambes rapides de l’animal reprit la marche. Sauf qu’un bruit l’interpella. Il se retourna vers la source de son intrigue avant de se retrouver à son tour assaillit par la plus grande des peurs. Un gigantesque loup noir de jais, aux yeux jaunes et aux crocs acérés se trouvaient derrière lui. Il le grogna, la bave dégoulinant de ses babines, ses yeux perçant dévorant du regard notre homme qui lui était tétanisé de peur. L’animal – si l’on pouvait encore appelle cela comme ça – se jeta sur lui sans crier garde. John fut projeté à terre en sentant une terrible douleur au niveau de l’épaule avant qu’elle ne s’atténue. Il ne sentait plus la lourde charge de la bête sur lui, ce qui lui fit ouvrir les yeux et se relever. Une autre bête était là, au poil roux gris, un peu moins imposante mais toujours trop grande pour être véritablement un loup, se battant férocement avec la première. L’homme se remit d’un bond sur ses pieds, le regard encore chargé de terreur avant de s’enfuire en courant espérant retrouver l’équidé dont le maître devait venir le chercher le lendemain matin. Par un heureux coup de chance, il réussit à mettre la main dessus et à le rentrer à l’écurie. Il soigna son boulet et le sécha avant de partir pour chez lui, anéanti, sa blessure le faisant terriblement souffrir.
Les jours suivant, son apprenti du tout faire à sa place, John devant se résoudre à ne plus du tout bouger son bras. De plus on ne pouvait pas dire qu'il se trouvait dans la plus grande forme, n'arrivant pas à dormir se retournant et retournant en ayant plus que chaud, la fatigue l'environnant plus que jamais et cette douleur au bras le réduisant à ne plus pouvoir rien faire. Sa femme et sa fille s'en inquiétant, espérant de tout cœur que ce loup solitaire - il n'avait pas précisé la taille pour ne pas les effrayer - ne l'ai contaminé avec une quelconque maladie.
Peu après ces jours de quasi torture, un soir où sa très chère Lilly était partie dormir chez sa grand-mère, John était encore plus mal qu'à "l'habitude". Il se sentait vraiment terriblement mal et décida de prendre l'air. Il avait horriblement faim mais la cuisine de sa femme ne l'inspirait plus guère. Il sentait quelque chose changer dangereusement chez lui, il avait un très mauvais sentiment plus le temps avançait. Après une demie heure de marche il rentrât chez lui, d'une humeur massacrante. Il avait mal partout, la faim le rongeant. C'est là qu'enfin il se rendit compte par quoi il s'était fait mordre et ce qu'il était devenu. Clémentine, qui venait de se couper en cousant, partie vers la cuisine pour y retrouver son mari. Elle poussât un cris d'effrois avant de devenir blanche comme un linge. Un gigantesque loup blanc aux yeux gris/vert, les babines retroussées, la grognait, la dévorant déjà du regard.
Le lendemain, notre homme, John, se réveillait sur le sol froid de la pièce. Un peu sonné, il jeta un bref droite gauche avant d'étouffer un hurlement autant de rage de peur et de tristesse. En voyant le corps de sa femme jonchant le sol, il se rappela de suite ce qui c'était passé durant la nuit. Il était devenu un monstre tout simplement. Il s'enfuit en courant, ne voulant plus jamais approché personne, les larmes commençant à couler sur ses joues rougies par le froid de ce début d'hiver. Deux heures plus tard, il entendit des cris de villageois. Il s'approcha du vacarme pour découvrir un peu plus loin une véritable émeute. On avait prit l'initiative de brûler sa maison et de le tuer à l'aide de balles d'argent à en croire les conversations qui fusaient. Ils avaient trouvé ce qu'il était. John, se savant déjà mort et peu courageux sur le moment, trop anéanti par ses actes, s'enfuit à toutes jambes. Par son nouvel instinct il se transforma en loup pour aller plus vite ce qui lui fit d'une grande aide.
Le jour suivant il n’avait fait que courir, parcourant des bois, des plaines, surmontant tout les obstacles se dressant devant lui, sachant que si il faisait demi tour il était mort. Peut-être que les gens de son ancien village avaient déjà renoncé, cependant il n’aurait su s’arrêter. A cet instant, courir était la seule façon d’évacuer le torrent d’émotions différentes coulant en lui. Il devait à présent être loin de son seul abris qui était devenu un territoire plus qu’hostile pour lui.
Deux jours plus tard, il fut sa première rencontre avec des vampires. Rien que leur odeur le dérangeait et il ne savait pas ce qu’il allait l’attendre. A en voir l’état et le manque de confiance du lycan, les buveurs de sang surent tout de suite qu’il n’avait pas été transformé depuis longtemps. C’était une bonne proie, facile, ça l’éliminerait avant qu’il ne devienne trop fort pour risquer sa vie à le combattre. Un des êtres en face de notre nouveau loup-garou sortit un revolver de sa poche en souriant. Bien que naïf sur sa nouvelle race et celle lui faisant face, il n’était pas stupide. Il esquiva de peu la balle avant de se retourner sur la femme vampire. A cet instant, il se rendit compte qu’il y avait d’autres odeurs dans les environs, mais celles là lui semblaient plus chaleureuses et presque familières. D’autres lycans se jetèrent sur les vampires et John eu droit a un énorme combat des plus violent. Les loups réussirent à tuer un vampire et en amocher un, étant beaucoup plus nombreux. Quant aux vampires, ils préfèrent les laisser – pour l’instant – tranquilles, pouvant observer l’état de la situation. Un des lycans s’approcha de John qui s’en méfiait à la limite plus que les vampires. Or, le loup gris su gagner sa confiance et réussit à l’amener dans son clan, à Londres. John avait trouver des gens pareils que lui, ce qui d’un côté le réconfortait mais il ne pouvait pas oublier la tristesse qui l’environnait depuis le jour où il était devenu lycantrophes. Et puis, qu’allait devenir sa fille ? Deux mois plus tard, il retourna vers son village, sans s’arrêter une seule fois dans sa course. Il ne pouvait pas la laisser seule. Elle avait quinze ans, bien trop jeune pour mourir de sa faute qui plus serait. Il la retrouva, cachée dans les bois. Il fut étonné, qu’à sa vue de loup, elle ne poussa pas un cris d’effrois. Elle savait ce qui c’était passé mais ne lui en voulait pas. Peut-être un peu, elle aimait sa mère, mais son père aussi. Alors que John venait de se transformer en humain, la même odeur que deux mois plus tôt lui venu ; des vampires. Il savait que la meute ne l’avait pas suivit, et à en croire l’intensité des odeurs – car il y en avait plusieurs – ils étaient tout proche. Celui qui semblait être le chef apparu en premier, un sourire en coin aux lèvres, ses yeux rivés dans ceux de John. Celui-ci n’hésita pas à se transformer en lycan en essayant de les impressionner, voulant à tout prix protéger sa fille. Mais même avec toute la volonté du monde, il n’aurait su faire quelque chose devant la dizaine de suceurs de sang qui se trouvait face à lui.
Après un combat acharné avec quelques un d’eux, le loup se retrouvait sur le sol, haletant. Il n’aurait su encore plus longtemps protéger la dernière chose auquel il tenait. Il lui avait ordonné de s’enfuir mais elle n’avait rien écouté, ne voulant pas l’abandonner. C’était bien dommage pour elle, bien que dans tout les cas, les vampires l’auraient rattrapé.
Le corps de la dernière personne à laquelle il tenait tomba sur le sol, vidée de son sang. Le chef qui s’était prit l’honneur de la déguster, lécha un goutte de son sang s’étant égaré sur sa lèvre avant de se retourner vers John. « C’est dommage pour toi, elle avait l’air si bonne. Dans tout les cas, au goût elle l’était. » Le lycan, dans un élan de rage se releva mais pas pour longtemps. A peine il fut deux pas qu’il retomba lourdement sur le sol. Il ferma les yeux, complètement anéanti. Il entendit un bruit sourd avant de se sentir comme transpercer avant d’entendre une nouvelle fois la même voix que tout à l’heure « J’ai raté ton cœur. Or, à partir de cet instant, tu ne peux plus te retransformer en humain… Je ne sais pas si ils te l’ont précisé : vous, pauvres chiens galeux, êtes allergiques à l’argent. N’est-ce pas stupide ? C’est si facile de vous affaiblir, ça en devient presque ennuyeux. Sur ce, nous nous en allons. Bonne journée, mauvais chien de garde ». Cette dernière phrase fut aboyer John bien qu’en rien ça n’alerta les vampires.
Un peu plus tard, les même loups lui ayant sauvé la mise peu avant, refirent surface. Ils le ramenèrent au camp dans la ville de Londres. John ne disait presque plus rien, ne chassait presque jamais, s’en foutant complètement à présent de la tournure que prenait sa vie.
Ce fut seulement après 95 ans plus tard que quelque chose le réveilla un peu. Deux jeunes vampires avaient été achetés par la meute. C’était assez étrange quand on y pensait. L’une était sublime, cheveux de jais, grande, fine, intelligente et vite respectée dans la meute malgré qu’elle était un vampire. L’autre, sa petite sœur était pour beaucoup prise comme un véritable démon sorti des enfers. Cheveux rouges vif, tout comme son regard haineux, assez petite et beaucoup la prenaient pour inoffensif sans sa sœur. Mais elle lui faisait penser à sa fille qui elle était rousse. Longtemps, il l’observait, ne pipant pas mot. Cela n’inquiétait personne, de toute façon, il ne parlait jamais. Plusieurs fois il y fut confronté mais contrairement à la quasi totalité des autres membres du clan, il n’était pas odieux avec elle – ce qui pouvait être très étonnant. Je dirais même plus, avec le temps, il commençait à l’apprécier. Il l’encourageait à ne pas se laisser faire, à ne pas désespérer. Il ne savait si son sentiment était réciproque, mais dans tout les cas, il aimait bien se retrouver en sa compagnie.
Un peu plus tard, alors que Kei, la plus âgée, c’était fait une véritable place dans le clan et que sa sœur se faisait toujours autant rabaissé, celle-ci se retourna conte un lycan que John n’appréciait pas fort non plus. Samuel Wolstenholme… Alors que tout ses semblables se retournait contre la petite vampire, John s’interposa entre tous. Il les grogna, protégeant Shina. Quelques uns, plus jeunes que lui, n’osaient pas s’approcher. John, à force de ses coures effrénées était devenu un loup des plus forts et expérimentés. Cependant, il n’était pas le seul. Il s’engagea dans un combat déjà perdu d’avance avant de s’enfuire avec le vampire.
Pendant deux années entières, ils restèrent ensemble, se remettant chacun de leurs blessures. Pendant ce temps passé avec elle, il se rendit compte qu’elle aussi tenait à lui. Il se sentait bien, même si il savait qu’il ne pourrait plus jamais retourner auprès de ses semblables.
Après ces deux ans, alors que notre lycan était parti chassé, en rentrant près de leur petit abris, il le retrouva saccager. Où était Shina ? Il la chercha partout, essayant de retrouver son odeur mais rien. Rien du tout. Elle avait disparu. Etait-elle partie parce qu’elle ne l’aimait en fait pas ? Non… Leur camp ne serait pas dans un état pareil. On l’avait enlevé, il ne lui restait que cette option. A cette idée il fut de nouveau anéanti. Il n’avait tout simplement, plus personne.
Le voilà maintenant seul, errant souvent dans les bois, préférant ne pas trop se mêler aux humains bien qu’il essaye un minimum pour ne pas qu’ils trouvent cela louche. Au fond de lui, il espère de tout son cœur qu’il retrouvera sa petite flamme rouge…