La famille Wolstenholme a toujours été une grande lignée de lycanthropes, tous de sang pur, sans aucune exception. Steeve Wolstenholme se maria à une certaine Kate, elle aussi lycanthrope de sang-pur. Au fil du temps, les deux êtres apprirent à s’apprécier, sans pour autant vivre d’un amour infaillible. Tous deux eurent neuf enfants en soixante-dix ans; cinq filles pour quatre garçons. Le cadet se nommait Samuel. Il naquit le 30 décembre 1805, à l’époque du règne de Napoléon Bonaparte, du moins, pour les français. Steeve et Kate étaient tous deux héritiers d’une somme d’argent colossale. Ainsi, leurs enfants ne furent jamais dans le besoin. Les Wolstenholme ne sont jamais vu devenir les chefs des lycanthropes et, pourtant, ils en auraient quasiment tous eut le potentiel. La vie se déroula lentement, lentement mais surement, durant vingt premières années pour Samuel. Ses instincts de lycan s’étaient éveillés très tôt, plus que n’importe lequel de ses autres frères et sœurs. Il faisait déjà la fierté de son père qui le voyait faire des grandes choses.

Aussi, Steeve qui avait monté il y a quelques années une société qui s’épanouissait de plus en plus maria son dernier fils seulement âgé de 17 ans avec une humaine nommée Elisabeth, fille d’un de ses riches concurrents, lui permettant ainsi de clore un contrat important. Evidemment, Sam n’était par amoureux, et il s’était fait à l’idée de devoir vivre sous le même toit que cette jolie créature, qui, de toutes façons, finirait par vieillir et il pourrait, à ce moment là, s’en débarrasser discrètement. Les deux familles étant très nombreuses, le mariage dura longtemps et, dix mois plus tard, naquit une petite fille – une hybride, mais sa mère l’ignorait – qui fut nommée Lussy. La contraception à cette époque n’existait pas, et, en une dizaine d’années, la famille passa de deux membres à sept (soit cinq enfants : quatre garçons, une fille). Samuel pouvait dire et penser tout ce qu’il voulait, s’il n’aimait pas follement sa femme, il tenait énormément à ses enfants, surtout à sa fille ainée avec qui il passait des moments plus que complices. Une relation père-fille poussée à fond. La demoiselle en question manifesta des pouvoirs de lycanthrope vers ses quatorze ans, contrairement à ses quatre frères. A part elle, tout le monde ignorait l’existence de telles créatures. De toutes façons, Elisabeth était tellement chrétienne qu’elle aurait pris Samuel pour un envoyé de Satan si elle l’avait su.

Le temps passa, Lussy atteint ses quinze ans, le plus petit avait quatre ans, Elisabeth, encore jeune, était une fois de plus enceinte. Pendant ce temps, l’alpha changea. Samuel ne pouvait pas le voir, et les sentiments du chef étaient réciproques. Aussi, étant au courant de l’existence de la famille du jeune homme, il l’envoya en Amérique pour « former » les esclaves qui seraient eux aussi, des lycanthropes, et ce, sans pouvoir rentrer jusqu’à ce qu’il en ait l’autorisation. Sam partit, ayant obtenu la promesse de sa femme qu’elle ne ferait rien qui puisse compromettre leur situation durant son absence, et après une dernière étreinte avec sa fille.

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FLASHBACK

Je soupirai. Enfin de retour dans mon Angleterre natale. Je l’avais quittée depuis maintenant cinq ans, presque six, et ma famille me manquait. Elisabeth y compris, ce que je n’aurais jamais osé penser auparavant. J’étais à pied. Il me restait une dizaine de minutes avant d’arriver chez moi. Dans mon vrai chez moi. Lussy habitait-elle encore à la maison ? Elle avait dépassé la vingtaine maintenant, et, jolie comme elle était, plus d’un garçon devait lui tourner autour. Bah. De toutes façons, elle savait ce qu’elle faisait, je lui faisais confiance. Les retrouvailles avec Joseph – ou Joe -, le petit dernier, seraient plus compliquées. Lorsque j’étais parti, il avait tout juste quatre ans, maintenant, il en avait neuf. Il ne devait plus se souvenir de moi. Lorsqu’une fois de plus, juste avant que je parte, Lizzie m’avait annoncé qu’elle était encore enceinte, nous avions décidé du prénom du futur bébé. Kathlyn si c’était une fille, Michaël si c’était un garçon. J’avais vraiment hâte de les retrouver, tous. Lorsque j’arrivai chez nous, je constatai que la famille avait déménagé. Je ne compris pas sur le coup. Des voisins me donnèrent l’adresse de ma fille qui avait effectivement quitté notre foyer, et je me suis rendu chez elle. Elle vivait avec un homme mais n’était pas mariée avec, chose rare pour l’époque. Elle me sauta dans les bras dès qu’elle me vit. Après une longue étreinte, la première chose qu’elle me dit – et je m’en souviens exactement – fut :

- Ho papa ! C’est merveilleux que tu sois rentré… Maman était persuadée que tu étais mort, et elle n’a pas voulu m’écouter… Si tu savais comme tu m’as manquée !

Je fronçai les sourcils.

- J’avais pourtant dit à ta mère que j’en aurais pour au moins un an…
- Je le sais bien mais… Elle l’a oublié, surement… et…
- Et ?
- Et elle s’est remariée…

Douche froide. Toute ma bonne humeur s’évapora d’un coup. Mes poings se resserrèrent au fur et à mesure que le sentiment de trahison se faisait important. J’inspirai profondément.

- Les garçons vont bien ?
- …
- Qui y a-t-il ?
- Tu ne le sais peut-être pas mais… La peste a frappé Londres il y a deux ans… Peter, William et Enis l’ont attrapée… Ils sont morts.

Elle fondit en larmes dans mes bras. Je fermai les yeux, le cœur décomposé. Je compris à cet instant pourquoi les gens disaient qu’il n’y a rien de pire que de perdre un enfant. Moi qui, au départ, ne désirait pas me marier ni avoir de progéniture…

- Papa ?
- …
- Je me marie dans une semaine. Tu vas voir, Jack est un homme bien. Tu vas l’adorer. Même si tu n’en as peut-être pas trop envie… Ca me ferait réellement plaisir que tu puisses venir… S’il te plait…
- Je viendrais.

Voilà comment Samuel se retrouva seul. Il apprit par la suite que Joe ne voulait plus lui parler, il croyait que qu'il l'avait abandonné. Le lycan n’adressa plus jamais la parole à Elisabeth. Il haïssait l’alpha plus que tout. Dix ans plus tard, il m’envoya en mission en Allemagne, avec sonfrère John. Le seul que qu'il aimait autant de mes huit frères et sœurs.

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FLASHBACK

- Johnny, qu’est ce qu’elle t’as fait cette foutue vampire ? Comment elle s’appelle déjà ?
- Mérédith Van Loch. Je sais pas. Je l’aime pas. Alors j’vais la tuer.
- Ouais ben évite de trop te faire abimer. J’aime pas Munich, j’veux pas trop tarder ici.
- Tu crois que j’m’y plais ici Sam ?
- En prenant en compte les filles de l’hôtel ?
- Haha. Très drôle. T’as des nouvelles de ta gamine au fait ?
- Lussy ? Pas depuis un mois. Elle va surement devoir partir un moment de Londres.
- Des ennuis ?
- Ouais.
- Rien de trop grave j’espère ?
- Si c’est le cas, le premier qui la touche, je l’explose.
- T’as envie de vodka ?
- Pas ce soir.

Une heure plus tard. Johnny était comme souvent bourré.

- Je… J’vais buter l’autre vampire… Haha…
- Ouais ouais. C’est ça.

Le sort se retourna contre lui. L’autre vampire, comme il l’avait si bien dit, avait causé la mort, ce jour-ci, de Johnny Wolstenholme. Son frère, confident, et meilleur ami. Sam est rentré à Londres sans pouvoir remettre la patte dessus, cependant, je me suis juré de la tuer.

Il fit son deuil, et quelques années plus tard, les ennuis de Lussy n’avaient pas cessés.

Citation :

FLASHBACK

- Tu es certaine de pas avoir besoin d’aide… ?
- Papa, je sais me débrouiller.
- Mais…
- Papa, te fais pas de soucis. Je vais rester à Paris une dizaine d’années. Au début, je donnerais de nouvelles à personne ; y compris toi. Je dois me faire oublier.

Je soupirai.

- Fais attention à toi.
- Toi aussi. Je t’aime.

Cependant, il ne reçut jamais de nouvelles de sa fille. Elle n’a pas pu être tuée – il refuse de le croire - , mais si c’est le cas, elle a au moins cent cinquante ans, de nos jours. La suite de sa vie se déroula sans accrocs majeurs. Ah. Si. Peut-être juste une histoire, entre son père et un de ses autres frères, William.

Citation :

FLASHBACK

- Tu me déçois mon fils…
- Mais papa, tu veux mon bonheur non ? Alors laisse moi vivre avec elle !
- Pas si c’est une vampire ! Aucun de mes enfants ne m’a jamais fait subir une telle humiliation, et tu ne seras pas le premier ! Tu m’entends ?!
- Désolé. Salut papa.
- Désolé ? Comment ça désolé ? Tu n’espères tout de même pas t’en sortir comme ça ?!

Son père attaqua son propre fils, ce dernier prit l’avantage et Sam vint en aide à son paternel. Après un combat aussi violent que sanglant, il porta le coup de grâce à son ainé, sans aucune hésitation. Aucune. Son père avait été blessé. Trop blessé, puisqu’il mourut par la suite. Sa mère partit en Espagne, ses frères et sœurs étaient soit morts soit partis ailleurs… Bref. Il ests maintenant seul, et vous n’avez aucune chance de savoir tout ce qui s’est passé dans sa vie. Il a une réputation à tenir, vous comprenez.